Réalisations peintes et dessinées
Les êtres sont à nu
L'irruption des couleurs souligne la gloire dérisoire de cette population d'égarés, d'homoncules rigolards. La délicatesse des nuances, les transparences luxueuses, les glacis subtils appartiennent à une beauté, à une harmonie, à laquelle nous ne voulons pas renoncer, même si les corps sont saisis par un terrible tremblement, par une vertigineuse solitude.
Arrachés à l'obscur les dessins sauvent la fragilité des êtres à leur début quand l'indécision se mêle aux fins incertaines. La technique est impeccable, elle trace le chemin implacable dans la confusion de la nuit où les hommes naissent peu à peu. Mais, peut être agonisent-ils ? L'effroi est la partie commune de ces vivants qui tâtonnent encore.
Techniques appliquées
Grands tableaux huiles sur bois
Peinture à l'huile sur bois, préparation des fonds blancs au "casé arti." Substitut de caséine, plus une couche de colle de peau passée à chaud. Choix restreint de couleurs très solides. Opaques, fixes à la lumière, stables dans les mélanges, siccatives. Le liant ou médium additionné à l'huile, est la térébenthine de Venise. Résine de Mélèze pure qui accroît la dureté et la solidité de la pâte.Temps de production environ 30 heures
L'humour de Claude Serpaggi appartient à celui, sombres, qu'affectionnait certains surréaliste ou Chaval : il tente d'exorciser la démesure à laquelle l'homme est confronté en naissant. PAS de caricatures ici mais des tentatives pour survivre un peu à l'horreur coutumière de nos destins humains. Attentif à tout ce qui grouille, farfouille, rampe, le cauchemarda organique hante Claude Serpaggi qui semble avoir donné rendez vous, sur ses toiles, à tous les possédés, les tourmentés, les exclus, les ardents, les pestiférés, les maudits, pour les entrainer dans un sauvage rigodon, une sarabande burlesque et douloureuse.
Portraits crayons
Dans cet univers cauchemardesque, les dessins présentés ont l'air d'esquisses, de premiers jets. Une apparente spontanéité du trait qui contraste avec l'effort que paraissent éprouver les personnages dépeints, pour révéler enfin la profonde perplexité des compositions.
Structures
Structures articulées, isolées ou murales peintes à l'huile sur panneaux de bois découpés nécessitant des installations particulières. De Dimensions variables : de 3 M à 6 M de développement . La technique de préparation de fonds et de travail est identique aux œuvres" huiles sur bois ". Temps de réalisation : de 3 à 6 mois selon la complexité de la structure
Parfois, il déploie dans l'espace des constructions rigoureuses et fragiles où se retrouvent d'autres visages, d'autres corps, comme autant de prolifération maléfiques, envahissantes, fuyant le cadre trop étroit des toiles pour mieux se mêler à nous. Instables, mouvantes, elles emblent recueillir la frénésie qui emporte cette procession douloureuse mais entêté: elles trembles, vibrent, frémissent, pour leur ajouter l'incantation silencieuse des anamorphoses que des miroirs brisés auraient abandonné dans l'air
Grands dessins crayon
Composition sur la base d’un croquis général direct ou d’un assemblage de croquis formant un tout homogène, Les crayons utilisés sont : du 3 et 4 B pour la mise en place, traitement très léger. Exécution définitive avec ces mêmes crayons plus 6 et 9 B et crayon bâton pour les contrastes , trait et surface sombre, gomme mie de pain permettant l’obtention de surfaces grasses teintées équivalent à de l’estompe , puis reprise avec hachures directionnelles ou multidimensionnelles
Depuis Goya, nous savons que Saturne est un Dieu cruel, insatiable....Les enfants de Job, les cousins de Diogène, le nourrissent. Nous sommes ses victimes sans nous soumettre. Estropié, fragile, agonisant mais debout, nous revendiquons cette noblesse poignante d'une humanité qui jamais ne renonce. Il existe une sorte d'universalité de l'atroce qui vient interroger une révolte qui ne décourage pas l'absurdité de notre sort. De ce défilé d'êtres menacés, pitoyables, jaillit pourtant une sorte de joie, de folie grisante.
Années 70
Claude Serpaggi regarde bouger les hommes autour de lui. Il est curieux de leurs mouvements, de leur présence, il les observe, les retient par un trait de crayon, de plume. Il ne dit rien. Il les laisse vivre, s'épanouir. Il n'est jamais rassasié par cette prodigalité qui parait inépuisable: cette vie, autour de nous, est un défi, une ivresse, une malédiction
Techniques mixtes
Lavis technique et vélin d'arches sont les plus couramment employés, notamment pour tous les grands dessins crayons et mixtes ainsi que pour les portraits. Emploi également de papier chiffon artisanal et industriel. Usage : crayon, collage, plume, encre de chine, feutres noirs, gouaches. 40 heures est le temps de production pour une œuvre de grand format, environ 110 x 75 ou plus
Ces travaux proposent de montrer, à travers ces quelques œuvres le cheminement du dessin à la peinture et à la sculpture vu comme des aboutissements, pour mieux jalonner la trajectoire des personnages réduits à leur enveloppe charnelle et immatérielles, se répondant l'une à l'autre dans un dernier souffle au bord du gouffre
Dessins Humour
Dessins de format 21 x 30 environ réalisés à la plume, encre de chine lavis. Majoritairement sans légende. Pour toute la production, tout l'œuvre, aucune grille de lecture, laquelle demeure toujours suggestive.
Ces tronches drolatiques ou douloureuses, dont les masques fossilisés s'amollissent pour se figer bientôt avec le mimétisme d'un vieux tronc d'arbre, composent tout un univers caricatural où le désespoir et l'humour se bousculent dans les mêmes tourbillons, au travers d'un miroir déformant d'un peintre dessinateur. Les moignons atrophiés, des goitres, les abcès où les prothèses improvisées suivent la ronde infernale, au rythme de l'imagination débridée du visionnaire.
Portraits
Peinture à l'huile sur bois, préparation des fonds blancs au "casé arti." Substitut de caséine, plus une couche de colle de peau passée à chaud.
Choix restreint de couleurs très solides. Opaques, fixes à la lumière, stables dans les mélanges, siccatives.
Le liant ou médium additionné à l'huile, est la térébenthine de Venise. Résine de Mélèze pure qui accroît la dureté et la solidité de la pâte.
Temps de production environ 30 heures